Colloque 2018 :
Ce que la remédia(tisa)tion fait au mythe

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Si certains mythes – ou scénarios mythiques – ont connu une plus grande fortune à travers les temps que d’autres, c’est souvent parce que leur récit nodal, les structures narratives, les images identitaires ou les rites leur étant inhérents permettaient de les réactualiser par rapport à l’imaginaire d’une communauté à une époque donnée. La reprise d’un mythe par la réécriture ou la représentation visuelle (peinture, photographie, dessin, cinéma, Internet) s’avère un moyen efficace pour expliquer des phénomènes tant individuels que collectifs auxquels les récits mythiques apportent des éléments de réponse, ou alors sont proposés comme tels. Il suffit de penser à l’importance d’Œdipe et d’Électre depuis l’invention de la psychanalyse, à la résurgence des Amazones dans l’entre-deux-guerres comme figures symboliques de la « femme nouvelle », ou encore à l’omniprésence d’Hercule notamment dans le cinéma hollywoodien ; sans oublier celle de Diane dans le roman et la peinture.

Depuis la modernité, la fécondité de certains scénarios mythiques semble augmentée dès lors que la transmission d’un scénario mythique dépasse les limites du texte littéraire pour investir également – parfois même plus – le terrain des arts et de leurs médias respectifs : la photographie, la peinture, l’affiche, le cinéma, la radio, la télévision, Internet.


Nous nous intéresserons, dans le cadre du troisième volet du projet « Mythes et médias », à la question de la remédia(tisa)tion (« remediation » selon Bolder et Grusin), aux modalités de transmission d’un scénario mythique, aux effets sur la transmutation médiatique d’un mythe, à ses fonctions au sein d’une communauté, à ses invariants d’une époque à l’autre, à sa performativité jusque dans le monde contemporain.
Compétences

Posté le

août 15, 2018